Newsletter #4 d’octobre 2019

Nous avons acheté notre premier terrain !

et autres nouvelles de nos actions …

Au sommaire

  • Nous avons acheté le terrain !
  • Organisation des chantiers de plantation
  • La communication continue
  • Point juridique : l’obligation réelle environnementale
  • Début du remboursement des prêts

9 mois… se sont écoulés depuis la naissance des « Semeurs de Forêts », et voici que le désir, le projet de départ, se concrétise avec l’acquisition du premier terrain de l’association. Nous ne pensions pas que cela arriverait si vite quand nous avons déposé les statuts en janvier de cette année. C’est grâce à vous tous, à votre soutien, à vos messages, à vos élans, à vos dons et prêts, à votre aide, à vos valeurs environnementales… que nous en sommes là.
Cette aventure est collective. Nous ne l’oublions pas.
Merci 🙂
 


Voici où nous en sommes aujourd’hui

Le premier terrain appartient à l’association !

Nous étions 6 du groupe des Semeurs (Sandrine, Erwan, Olivier, Bernard, David et Florence) à nous rejoindre pour signer la vente définitive du terrain, qui se trouve en lisière du village de Juvignies dans l’Oise et en bordure de route. Nous avons profité du déplacement pour explorer l’ensemble des 1,4 hectares. Celui-ci est entièrement clôturé et bordé de nombreuses essences et de grands arbres. Le terrain a appartenu à une personne qui y laissait ses chevaux en pâture. La seule intervention qu'il ait effectuée sur le terrain date d'il y a 17 ans : l'apport d'engrais et d'azote. Avec la présence des chevaux, il n'y a plus retouché depuis et cela s'est vu à de nombreuses aspects.


 

La terre est en « équilibre » avec un Ph de 7 sur le haut du terrain et de 6,5-6,7 sur le bas. Il existe une différence de dénivelé sur le terrain avec une petite pente. Nous avons réalisé les tests nécessaires et selon la grille de lecture de la technique Miyawaki, nous aurons peu à faire sur la préparation des sols. La terre est en effet de type loam ou loam-argileux, ce qui lui donne d'excellentes qualités nourrissante et de rétention d'eau.

La terre est riche, l'analyse du sol a montré une terre assez sombre, riche en matière organique, naturellement enrichie par le crottin de cheval.
 

Il existe déjà de nombreux petits arbres un peu partout sur le terrain, et des ronciers à certains endroits. Nous nous sommes posés la question de conserver les ronces. Nous avons appris que des faisans sauvages venaient nicher dans ces habitats naturels. Le terrain est sur une zone interdite de chasse (les chiens n'ont pas le droit d'être lâchés non plus sur cette zone) par arrêté communal, ce qui en fait une petite réserve naturelle pour ces oiseaux. Du coup, même si nous comptons contenir les ronces, nous préserverons en grande partie ces espaces et habitats. Nous planterons de toute manière en complément de ce qui existe déjà sur le terrain.

Les essences présentes : des frênes en bonnes quantités, des érables planes, champêtres et sycomores, de l’épine noire (appelée aussi prunellier), des ormes champêtres, de l’aubépine, des noisetiers, des églantiers, du charme, du sureau noir, des ronciers, du lierre grimpant, de la clématite vitalba, du houx, ainsi que de nombreuses plantes et fleurs comme de l’aigremoine et de la marjolaine sauvage. En moindre importance : du tilleul, des chênes pédonculés, des cerisiers à fleurs, des troènes, du cornouiller sanguin, du noyer.

Nous avons pu voir de nombreux champignons sur le terrain. Cela semble nous indiquer que le réseau mycorhizien est déjà bien implanté. L'objectif : éviter de trop le bouleverser. Ce réseau étant primordial dans l’évolution de la forêt.

Il existe aussi un petit verger composé de pommiers et de pruniers, un peu en dehors de la surface principale, qui sera préservé tel qu'il est aujourd'hui.

Notre principale difficulté : sur le terrain se trouvent des lignes électriques de haute tension avec deux pylônes. Nous avons une obligation de respecter des distances de plantations adaptées et de choisir des essences qui ne s’élèveront pas au-delà des lignes. Notre réflexion nous a amenés à imaginer un chemin pédagogique sous les dites lignes, qui séparera la forêt en deux et permettra d’observer la dynamique évolutive des plantations.
 


L’organisation des chantiers de plantations


Après l’achat du terrain, nous voici à travailler sur la plantation de la forêt. Lors de notre visite du terrain, nous avons délimité une surface à planter, qui avoisine les 1250m2. Sur cette partie de nombreux jeunes plants poussent déjà.

Comme déjà évoqué, la présence de lignes haute tension imposent des contraintes en terme de distance entre les branches et les lignes. Ceci afin d'éviter une intervention d'office d'Enedis pour élaguer nos arbres lorsqu'ils seront adultes (à nos frais).


Nous « planchons » actuellement sur la liste des essences (qui dépend de celles présentes sur le terrain, des documents IGN et de l’ONF, de la liste rouge des espèces menacées…), sur le recensement et les commandes auprès des pépiniéristes locaux, sur la préparation du sol, sur l’équipement nécessaire, sur la communication auprès de la municipalité de Juvignies.
Les chantiers de plantations qui seront ouverts à tous s’organiseront entre fin février et mi-avril 2020. Nous vous proposerons prochainement un calendrier qui sera disponible sur le site des Semeurs. Si vous êtes intéressé(e), rejoignez-nous. On vous attend nombreux(ses) !

 


Nous poursuivons notre communication


Nous avons participé à la matinale du 18 octobre 2019 sur idFM Radio Enghien pour présenter l’association.
Vous pouvez retrouver l'enregistrement ici : https://youtu.be/TeLkalwiXbo

On a parlé également de l’association dans les pages du magazine Happinez du mois d’octobre.
Nous continuons à être actifs sur les réseaux sociaux et sur le blog de Semeurs de Forêts (en ce moment, un article sur les coupes rases).
 


L’obligation réelle environnementale

Si au tout début de l’aventure, notre objectif était d’acquérir des terrains inexploités pour y planter des forêts perpétuelles, nous avons fait face à une demande récurrente : celle de propriétaires de terrain prêts à accueillir des arbres. Notre réflexion nous a amenés à chercher des moyens légaux et pérennes pour y répondre. En effet notre objectif n'est pas juste de "planter des arbres", mais bien que ces arbres soient protégés de toute coupe.
Et nous avons découvert l’obligation réelle environnementale. Mise en place en 2016 par la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt, celle-ci se fonde sur le principe juridique de "servitude" (transformé ici en obligation puisqu'il s'agit d'un contrat sur une durée limitée), qui attache des droits non pas à une personne mais à un bien. Ainsi, les propriétaires signent un contrat devant un notaire, qui les engagent à respecter et à préserver le terrain sous peine de sanction pendant une durée limitée (jusqu’à 99 ans tout de même).
Nous étudions actuellement le processus pour déterminer si la mise en place au sein de l’association serait envisageable. Cela permettra d’accroître notre action tout en préservant la forêt. Trouver des informations sur ce dispositif n'est pas évident car il est peu utilisé et connu des notaires. Nous gardons le cap et continuons à frapper à toutes les portes.

 

 


Le début du remboursement des prêts

Vous nous avez fait confiance dans notre démarche et certains d’entre vous ont donné ou/et prêté de quoi acquérir le terrain de Juvignies. Grâce à vous tous, l’association poursuit son aventure concrètement. Aujourd’hui, tout en conservant une trésorerie suffisante et en équilibre (je remercie au passage notre trésorière, Sylvie), nous allons pouvoir débuter les premiers remboursements des prêts accordés.
Soyez patients cependant car cela se fera progressivement.
Une fois ces remboursements effectués, nous pourrons envisager l'acquisition d'autres terrains.
Nous continuons donc toujours à chercher des dons et des subventions.

A très bientôt.
Florence de Semeurs de forêts