🌳 Des nouvelles de Semeurs de ForĂȘts – #22 octobre 2021 🌳

CalĂ©s sur le temps de la forĂȘt, les Semeurs ont une vision Ă  long terme. Et dans cette vision, nous poursuivons l’acquisition d’espaces Ă  renaturer et Ă  prĂ©server pour crĂ©er des Ăźlots de biodiversitĂ© sur l’ensemble du territoire français. C’est ainsi que deux nouveaux terrains sont sur le point d’ĂȘtre protĂ©gĂ©s par l’association.

Voici oĂč nous en sommes aujourd’hui :

Au sommaire

  • Entretien des arbres Ă  Juvignies (60)
  • Les terrains de Jaunay-Marigny (86) et de ClessĂ© (79)
  • DensitĂ© des arbres, qu’en penser ?
  • La question du mois : Peut-on planter sur des terres agricoles ?

L’entretien des arbres de Juvignies

Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui nous ont rejoints sur le mois d’octobre pour dĂ©sherber, pailler, prĂ©parer les arbres Ă  l’hiver. MĂȘme si nous avons avancĂ©, il nous reste encore un peu de travail d’entretien avant l’arrivĂ©e des grands froids.
Nous retournerons sur le terrain aux dates suivantes :

  • vendredi 19/11 de 9h30 Ă  15h
  • vendredi 26/11 de 9h30 Ă  15h

Toute aide est la bienvenue afin de terminer cet entretien !

Les terrains de Jaunay-Marigny et de Clessé

Comme vous le savez, nous sommes sur le point d’acquĂ©rir deux nouveaux terrains, un dans la Vienne, Ă  Jaunay-Marigny, l’autre dans les Deux-SĂšvres, Ă  ClessĂ©. Les compromis ont Ă©tĂ© signĂ©s. Nous attendons de finaliser les ventes. En attendant, nous travaillons dĂ©jĂ  sur l’amĂ©nagement des projets et le choix des essences forestiĂšres, notamment sur le site de Jaunay-Marigny, un espace forestier qui a subi une coupe rase il y a deux ans. Nous vous en parlerons plus longuement dans trĂšs peu de temps.
D’ici lĂ , si vous ĂȘtes intĂ©ressĂ©s en tant que bĂ©nĂ©voles ou associations pour aider nos deux porteurs de projets, Pierre (pour la Vienne) et Donatien (pour les Deux-SĂšvres), n’hĂ©sitez pas Ă  les contacter :

  • Jaunay-Marigny (86) – Pierre Lavoix : pierre.lavoix@semeursdeforets.org
  • ClessĂ© (79) – Donatien Reguron : donatien.reguron@semeursdeforets.org


Si tout se passe bien, nous devrions commencer Ă  planter d’ici dĂ©but mars 2022.
Voici oĂč nous en sommes au niveau de la recherche de financement.

Bien qu’il reste encore une somme substantielle Ă  trouver, nous sommes confiants dans le fait d’y arriver, grĂące Ă  votre aide et celle de nos partenaires.

Dans ce cadre, nous poursuivons notre collecte pour financer l’intĂ©gralitĂ© des deux terrains, soit par des dons (pensez au don mensuel !), soit par des prĂȘts avec reconnaissance de dettes.
 

>> Participez Ă  cette cagnotte <<


Si vous souhaitez contribuer avec un prĂȘt, vous pouvez remplir notre formulaire en cliquant ici ou nous contacter : contact@semeursdeforets.org

đŸ€” Nous avons rĂ©digĂ© une page comportant les rĂ©ponses aux principales questions qui nous ont Ă©tĂ© posĂ©es sur le financement. 🛈
 

DensitĂ© des arbres : qu’en penser ?

Nous avons dĂ©butĂ© l’aventure des Semeurs en appliquant une technique que beaucoup connaissent aujourd’hui : la mĂ©thode du botaniste japonais Akira Miyawaki. En observant et en parlant de nos expĂ©riences Ă  diffĂ©rentes personnes et professionnels du monde forestier et des plantations citoyennes, nous sommes en pleine rĂ©flexion sur la notion de densitĂ©. Si la mĂ©thode Miyawaki encourage la prĂ©sence de trois arbres par mÂČ (densitĂ© extrĂȘmement forte) pour faire croĂźtre les arbres plus rapidement en hauteur, cela fait un moment que nous nous demandons si cela est vraiment nĂ©cessaire.


D’une part, nous ne nous inscrivons ni dans la compĂ©tition au nombre d’arbres plantĂ©s, ni dans celle de l’arbre qui pousse le plus vite. C’est une problĂ©matique de notre sociĂ©tĂ© oĂč tout doit aller trĂšs vite, et nous pensons qu’elle gagnerait au contraire Ă  ralentir son rythme.
D’autre part, parce qu’au fur et Ă  mesure de nos recherches, nous nous sommes aperçus que c’est en prioritĂ© le sol et le climat, qui jouent sur la croissance des arbres.
Le travail du sol enrichi en amendements proposĂ© par la mĂ©thode Miyawaki amĂšne les arbres Ă  pousser trĂšs rapidement. Il crĂ©e en effet les conditions idĂ©ales d’accueil des arbres en termes d’Ă©lĂ©ments nutritifs, de retenue de l’humiditĂ©, et de pĂ©nĂ©tration des racines. Leur croissance vient de la richesse du sol, de sa structure travaillĂ©e et de la pluviomĂ©trie, pas (ou peu) du fait qu’ils soient en forte densitĂ©. Surtout que si les arbres poussent au dĂ©part trĂšs rapidement, la trop forte densitĂ© sur des essences de mĂȘme hauteur, entraĂźne un ralentissement sur le long terme. Cela a aussi des consĂ©quences sur leur croissance en largeur, sur le dĂ©veloppement de leur houppier (les branches au sommet du tronc), crĂ©ant au passage de longues tiges cherchant la lumiĂšre, et un risque que le peuplement manque de stabilitĂ©.
Les deux tranches de Douglas ci-dessous nous ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es lors d’une formation du Fogefor ( FOrmation Ă  la GEstion FOrestiĂšre). L’arbre de gauche a 17 ans et provient d’une parcelle dans laquelle des Ă©claircies ont Ă©tĂ© effectuĂ©es. Il s’agit d’une pratique de sylviculture qui consiste Ă  couper certains arbres afin de favoriser la croissances des autres. La tranche de droite provient d’un arbre plus ĂągĂ© de cinq ans, provenant d’une parcelle sans Ă©claircies.
La diffĂ©rence de diamĂštre parle d’elle-mĂȘme.


Heureusement, la technique Miyawaki amĂšne aussi Ă  crĂ©er un sous-Ă©tage composĂ© d’essences d’ombre et d’arbustes indispensable au soutien et Ă  la rĂ©silience de la forĂȘt. C’est la force de cette mĂ©thode dont nous nous inspirons en partie.
Suite Ă  ces rĂ©flexions et pour expĂ©rimenter, nous planterons moins densĂ©ment sur les futures plantations et ne dĂ©passerons pas les 1000 arbres Ă  l’hectare (en dehors de la crĂ©ation des lisiĂšres). Rappelons-le : nous ne plantons que sur de grandes surfaces, et pas en milieu urbain, et cherchons donc Ă  optimiser au maximum les approches que nous utilisons.
Nous continuerons Ă  partager avec vous nos retours d’expĂ©riences.
 

La question du mois : peut-on planter sur des terres agricoles ?

Nous avons Ă©tĂ© interpellĂ©s Ă  plusieurs reprises sur le fait que nous puissions acquĂ©rir des terres agricoles pour y planter des forĂȘts. Nous revenons sur cette fausse idĂ©e. Et pour cause : en France existe ce qu’on appelle l’amĂ©nagement du territoire. En clair, on ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe oĂč. Et sur une terre agricole, on ne peut pas planter une forĂȘt sans autorisation.
En effet, celui qui souhaite planter doit s’assurer qu’il a le droit de le faire en vĂ©rifiant les Ă©ventuelles restrictions et recommandations qui peuvent s’appliquer au terrain en fonction des rĂ©glementations liĂ©es Ă  des zonages ou des classifications environnementale, patrimoniales ou urbanistes.
En plus, pour tout boisement de plus de 5000m2 (un demi-hectare), il est obligatoire de se tourner vers la DREAL (Direction rĂ©gionale de l’Environnement, de l’AmĂ©nagement et du Logement) afin d’obtenir une autorisation.

Pour conclure, nous faisons trĂšs attention Ă  ce que nous achetons et Ă  ce que nous faisons. Le seul terrain agricole que nous ayons achetĂ© et pour lequel nous avons rĂ©alisĂ© un changement d’attribution est celui de Juvignies, une ancienne pĂąture non entretenue depuis plusieurs dizaines d’annĂ©es et qui partait dĂ©jĂ  en Ă©volution de forĂȘt. Il Ă©tait trĂšs difficile de la remettre en Ă©tat. La DREAL nous a accordĂ©s la possibilitĂ© de planter des arbres Ă  la place puisque le terrain Ă©tait dĂ©gradĂ© et prĂȘt pour cela.

A bientît 🙂

Florence et David de Semeurs de ForĂȘts