Calés sur le temps de la forêt, les Semeurs ont une vision à long terme. Et dans cette vision, nous poursuivons l’acquisition d’espaces à renaturer et à préserver pour créer des îlots de biodiversité sur l’ensemble du territoire français. C’est ainsi que deux nouveaux terrains sont sur le point d’être protégés par l’association.
Voici où nous en sommes aujourd’hui :
Au sommaire
- Entretien des arbres à Juvignies (60)
- Les terrains de Jaunay-Marigny (86) et de Clessé (79)
- Densité des arbres, qu’en penser ?
- La question du mois : Peut-on planter sur des terres agricoles ?
L’entretien des arbres de Juvignies
Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui nous ont rejoints sur le mois d’octobre pour désherber, pailler, préparer les arbres à l’hiver. Même si nous avons avancé, il nous reste encore un peu de travail d’entretien avant l’arrivée des grands froids.
Nous retournerons sur le terrain aux dates suivantes :
- vendredi 19/11 de 9h30 Ã 15h
- vendredi 26/11 de 9h30 Ã 15h
Toute aide est la bienvenue afin de terminer cet entretien !
Les terrains de Jaunay-Marigny et de Clessé
Comme vous le savez, nous sommes sur le point d’acquérir deux nouveaux terrains, un dans la Vienne, à Jaunay-Marigny, l’autre dans les Deux-Sèvres, à Clessé. Les compromis ont été signés. Nous attendons de finaliser les ventes. En attendant, nous travaillons déjà sur l’aménagement des projets et le choix des essences forestières, notamment sur le site de Jaunay-Marigny, un espace forestier qui a subi une coupe rase il y a deux ans. Nous vous en parlerons plus longuement dans très peu de temps.
D’ici là , si vous êtes intéressés en tant que bénévoles ou associations pour aider nos deux porteurs de projets, Pierre (pour la Vienne) et Donatien (pour les Deux-Sèvres), n’hésitez pas à les contacter :
- Jaunay-Marigny (86) – Pierre Lavoix : pierre.lavoix@semeursdeforets.org
- Clessé (79) – Donatien Reguron : donatien.reguron@semeursdeforets.org
Si tout se passe bien, nous devrions commencer à planter d’ici début mars 2022.
Voici où nous en sommes au niveau de la recherche de financement.
Bien qu’il reste encore une somme substantielle à trouver, nous sommes confiants dans le fait d’y arriver, grâce à votre aide et celle de nos partenaires.
Dans ce cadre, nous poursuivons notre collecte pour financer l’intégralité des deux terrains, soit par des dons (pensez au don mensuel !), soit par des prêts avec reconnaissance de dettes.
>> Participez à cette cagnotte <<
Si vous souhaitez contribuer avec un prêt, vous pouvez remplir notre formulaire en cliquant ici ou nous contacter : contact@semeursdeforets.org
Nous avons rédigé une page comportant les réponses aux principales questions qui nous ont été posées sur le financement. 🛈
Densité des arbres : qu’en penser ?
Nous avons débuté l’aventure des Semeurs en appliquant une technique que beaucoup connaissent aujourd’hui : la méthode du botaniste japonais Akira Miyawaki. En observant et en parlant de nos expériences à différentes personnes et professionnels du monde forestier et des plantations citoyennes, nous sommes en pleine réflexion sur la notion de densité. Si la méthode Miyawaki encourage la présence de trois arbres par m² (densité extrêmement forte) pour faire croître les arbres plus rapidement en hauteur, cela fait un moment que nous nous demandons si cela est vraiment nécessaire.
D’une part, nous ne nous inscrivons ni dans la compétition au nombre d’arbres plantés, ni dans celle de l’arbre qui pousse le plus vite. C’est une problématique de notre société où tout doit aller très vite, et nous pensons qu’elle gagnerait au contraire à ralentir son rythme.
D’autre part, parce qu’au fur et à mesure de nos recherches, nous nous sommes aperçus que c’est en priorité le sol et le climat, qui jouent sur la croissance des arbres.
Le travail du sol enrichi en amendements proposé par la méthode Miyawaki amène les arbres à pousser très rapidement. Il crée en effet les conditions idéales d’accueil des arbres en termes d’éléments nutritifs, de retenue de l’humidité, et de pénétration des racines. Leur croissance vient de la richesse du sol, de sa structure travaillée et de la pluviométrie, pas (ou peu) du fait qu’ils soient en forte densité. Surtout que si les arbres poussent au départ très rapidement, la trop forte densité sur des essences de même hauteur, entraîne un ralentissement sur le long terme. Cela a aussi des conséquences sur leur croissance en largeur, sur le développement de leur houppier (les branches au sommet du tronc), créant au passage de longues tiges cherchant la lumière, et un risque que le peuplement manque de stabilité.
Les deux tranches de Douglas ci-dessous nous ont été présentées lors d’une formation du Fogefor ( FOrmation à la GEstion FOrestière). L’arbre de gauche a 17 ans et provient d’une parcelle dans laquelle des éclaircies ont été effectuées. Il s’agit d’une pratique de sylviculture qui consiste à couper certains arbres afin de favoriser la croissances des autres. La tranche de droite provient d’un arbre plus âgé de cinq ans, provenant d’une parcelle sans éclaircies.
La différence de diamètre parle d’elle-même.
Heureusement, la technique Miyawaki amène aussi à créer un sous-étage composé d’essences d’ombre et d’arbustes indispensable au soutien et à la résilience de la forêt. C’est la force de cette méthode dont nous nous inspirons en partie.
Suite à ces réflexions et pour expérimenter, nous planterons moins densément sur les futures plantations et ne dépasserons pas les 1000 arbres à l’hectare (en dehors de la création des lisières). Rappelons-le : nous ne plantons que sur de grandes surfaces, et pas en milieu urbain, et cherchons donc à optimiser au maximum les approches que nous utilisons.
Nous continuerons à partager avec vous nos retours d’expériences.
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La question du mois : peut-on planter sur des terres agricoles ?
Nous avons été interpellés à plusieurs reprises sur le fait que nous puissions acquérir des terres agricoles pour y planter des forêts. Nous revenons sur cette fausse idée. Et pour cause : en France existe ce qu’on appelle l’aménagement du territoire. En clair, on ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe où. Et sur une terre agricole, on ne peut pas planter une forêt sans autorisation.
En effet, celui qui souhaite planter doit s’assurer qu’il a le droit de le faire en vérifiant les éventuelles restrictions et recommandations qui peuvent s’appliquer au terrain en fonction des réglementations liées à des zonages ou des classifications environnementale, patrimoniales ou urbanistes.
En plus, pour tout boisement de plus de 5000m2 (un demi-hectare), il est obligatoire de se tourner vers la DREAL (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) afin d’obtenir une autorisation.
Pour conclure, nous faisons très attention à ce que nous achetons et à ce que nous faisons. Le seul terrain agricole que nous ayons acheté et pour lequel nous avons réalisé un changement d’attribution est celui de Juvignies, une ancienne pâture non entretenue depuis plusieurs dizaines d’années et qui partait déjà en évolution de forêt. Il était très difficile de la remettre en état. La DREAL nous a accordés la possibilité de planter des arbres à la place puisque le terrain était dégradé et prêt pour cela.
A bientôt 🙂
Florence et David de Semeurs de Forêts